mercredi 23 avril 2008

Excuses

Toutes mes excuses pour les faibles publications de ce mois d'avril. Les examens de fin d'année arrivant, je n'ai plus beaucoup le temps d'écrire !

Bonne fin de printemps

vendredi 11 avril 2008

La tecktonik africaine

L'Afrique aussi a son mouvement de danse à la mode : le Kotazo, aussi appelé " danse de la grippe aviaire." Comme quoi, l'Afrique connait aussi des mouvements musicaux qui rappellent le phénomène twist du milieu du siècle passé, la Tecktonik en France ou encore le Crank aux Etats-Unis.

Ici ou là-bas, les jeunes ne sont pas tant différents.

mercredi 9 avril 2008

"N'attendez pas d'avoir des cadavres dans les rues du Zimbabwe. Intervenez maintenant!"


Il est parfois difficile de dire si la démocratie a été respectée dans certains élections nationales. Cependant, il est aisément possible de voir quand celle-ci n'est pas du tout respectée comme au Zimbabwe. Quand est-ce que le président Mugabe va-t-il céder le pouvoir au MDC ( Mouvement démocratique pour le changement ) et cesser avec cette politique désastreuse ? Cliquez ici pour lire l'article. (source : jeuneafrique.com)

En effet, les élections semblent clairement manipulées puisque depuis la date de celles-ci, le 29 mars, aucun chiffre officielle n'est apparu. La juste s'est à présent mêlée à cette affaire. Mugabe est accusé de vouloir retarder la sortie des résultats pour d'une part les trafiquer et d'autre part pour pousser l'opposition à la violence et ainsi lui accorder du crédit. On vient d'apprendre que 7 agents électoraux ont été arrêtés pour avoir faussé les chiffres.

Il est temps d'en finir avec cette pseudo-démocratie zimbabwéenne. Que les vainqueurs de ces élections soient reconnues et que le Zimbabwe redevienne le grenir à blé qu'il fut jadis. Ainsi, ce pays contribuera au dynamisme des pays de la région comme le Botswana, l'Afrique du Sud ou l'Angola et cessera d'être un cancer pour cette région du monde.


Augmentation du prix des denrées alimentaires

Je sais bien que l'Afghanistan ne se trouve pas en Afrique, mais je trouvais intéressant de s'intéresser aux conséquences de l'augmentation drastique des matières alimentaires de base ( riz, froment, ... ) qui elles touchent également l'Afrique.

"But now it seems the message is finally getting through. In parts of Helmand Afghan farmers are this year sowing wheat instead of poppy - not because they have suddenly been converted to the argument that producing heroin is not in the national interest.

Market forces have been the deciding factor - with wheat prices doubling in the past year, and the street price of heroin falling, it is now more cost effective to grow wheat."

Cliquez ici pour lire la suite de l'article.

La crise alimentaire s'accroit

China, Egypt, Vietnam and India, accounting for more than a third of global rice exports, curbed sales this year to protect domestic stockpiles. The World Bank in Washington says 33 nations from Mexico to Yemen may face ``social unrest'' after food and energy costs increased for six consecutive years.

Cliquez ici pour lire le reste de l'article cité par Paul Krugman et trouvé sur le site www.bloomberg.com.

mardi 8 avril 2008

La deuxième crise mondiale

"These days you hear a lot about the world financial crisis. But there’s another world crisis under way — and it’s hurting a lot more people.
I’m talking about the food crisis."

Cliquez ici pour lire la suite de cet article rédigé par Paul Krugman.

lundi 7 avril 2008

Rupture ? Pas tant que ça.

Au début du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, on pouvait penser, aux dires du président lui-même, qu'il mettrait fin à la " Françafrique " pour retrouver des relations plus " classiques " avec les pays africains. Les récentes évènements survenus au Tchad nous forcent cependant à constater le contraire.


En mai 2007, lors de son élection, voici ce qu'on pouvait lire sur les prévisions faites par le site www.congoplus.info :
En Afrique, on s’interroge sur ce que sera sa politique africaine. Les questions internationales n’ont pas dominé la campagne, loin s’en faut. Lors du débat Sarkozy-Royal à quelques jours du second tour, seul le Darfour a eu droit à quelques points de vue des candidats.


Sarkozy n’est pas passionné par l’Afrique. A cet égard, cette position devrait dans les faits mettre fin à ce que l’on a appelé la « Françafrique », mélange de paternalisme et de réseaux. La France devrait avoir désormais des relations plus classiques avec les pays du continent au même titre qu’avec les autres nations.

Cela ne signifie pas cependant une baisse de l’aide ou une révision de la coopération. On devrait, en revanche, assister à une redéfinition de la présence militaire française en Afrique (en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Tchad, notamment).

Pour les piliers de la « Françafrique » que sont les présidents du Congo, Denis Sassou Nguesso, et du Gabon, Omar Bongo Ondimba, l’élection de Nicolas Sarkozy n’est pas forcément une bonne nouvelle.

Non pas que leurs relations soient crispées avec le nouveau locataire de l’Elysée, mais le Quai d’Orsay aura son mot à dire dans la gestion de la politique africaine"

Cependant, le président Sarkozy s'est heurté aux réalités de la politique internationale. En effet, début février Idriss Déby, chef du gouvernement Tchadiens étaient acculés par les forces rebelles et son pouvoir était au bord de l'effondrement. Bien que la France ait en effet attendu et observé les faits de loin, Déby a finalement assuré sa position et repoussé les rebelles grâce à une aide logistique de la France, après que l'ONU a condamné les attaques.


Paris souhaitait modifier sa relation avec ses anciennes colonies mais visiblement son réseau d'influence persiste bon gré mal gré.

Le Niger (2ème partie)


Me voilà de retour du Niger et ce que je peux en dire c'est que c'est un pays magnifique. Les paysages sont grandioses, les habitants sont chaleureux et accueillants et tous les préjugés que l'on a en partant là-bas sont démentis au fil des jours.

Contrairement à ce que l'on peut penser, certes la rebellion est bien présente, mais il n'y a pas de guerre civile (à moins que je ne l'ai pas vue, mais j'ai quand même parcouru la moitié du pays et discuté avec pas mal de gens). Certes le nord du pays est inaccessible pour les touristes, mais au sud, où nous sommes restés, les gens ne paraissaient ni stressés, ni particulièrement apeurés. Est-ce par habitude ou dramatisons-nous la situations ???

Bien sûr les chiffres que l'on nous a donnés on pris tout leur sens : 1 personnes sur 2 est un enfant de moins de 15 ans, ce pays fait environ 33 fois la Suisse et c'est un des pays les plus pauvres du monde. Malgré cela les gens restent souriants, serviables et accueillants.

Le Niger est un pays habité par de nombreuses ethnies : les Haoussas (centre et est du pays), les Djermas (ouest du pays), les Touaregs, Toubous et Arabes (nord, nord-est du pays), les Kanuris et les Boudoumas (extrême est) et les Peul (disséminés sur tout le territoire). Toutes ces ethnies cohabitent en paix malgré ce que l'on pourrait croire, et cela grâce aux mariages entre ces ehtnies. C'est donc un pays très tolérant et un magnifique exemple d'union inter-ethnique (contrairement au Kenya qui est maintenant en guerre civile depuis plusieurs mois).

Nous avons eu l'honneur et la chance d'avoir 3 chauffeurs qui ont pu nous apprendre beaucoup sur leur pays et qui ont pu nous aider à briser nos à-priori !

Ce fut une expérience riche en rencontres, en connaissances et en amitié. De vrais liens se sont liés entre Suisses et Nigériens et nous espérons vraiment qu'ils pourront perdurer. Ibrahim, Yayé et Daouda vivront tant que nous parleront d'eux !!!

dimanche 30 mars 2008

Hypocrisie

On note souvent le fait que les pays africains ne sont pas assez insérés dans le processus de mondialisation. Encore faudrait-il ne pas tirer sur l'ambulance. En 2001, le cycle des négociations de l'OMC lancé au sommet de Doha ( Qatar ) avait été renommé "le cycle du développement". Les pays occidentaux avaient en effet admis que les nouveaux accords commerciaux devaient aller dans le sens des pays les plus vulnérables. Pourtant, ces mêmes pays qui défendent haut et fort le libéralisme sont les premiers à défendre leur propre intérêt à travers l'intervention de l'Etat.

En effet, les Etats-Unis par exemple subventionnent leur production de coton en subventionnant à hauteur de 4 milliars $ les 25'ooo producteurs de coton. Ces subventions, peut-être pensées dans un but bienveillant, infligent en fait plus de mal que de bien. Car elles incitent les producteurs de la " Cotton Belt " à produire plus, et donc à faire baisser les prix du coton sur le marché mondial. ( Les USA étant les premiers exportateurs de coton au monde). Cette baisse des prix du coton mettent cependant en péril les 16 millions de producteurs de coton sahéliens. On est passé par exemple au Mali d'un prix de 32 centimes € à 25 centimes € le kilo. Jusque là, bon nombres d'entreprises ont supporté le coup, mais à ce stade, la filière n'est plus rentable. Or, une suppression de ces subventions américaines suffiraient à hausser le prix du coton mondial de 10% selon les estimations les plus plausibles. Pour contrer ce que certains, comme Michel Rocard, aujourd'hui député européen, appellent " un crime contre l'humanité ", des pays comme le Burkina Faso se tournent désormais vers le coton transgénique, afin de survivre.

D'autres constats similaires pourraient être réalisés, principalement dans l'agriculture, avec l'Union Européenne son principal collaborateur. Ainsi, si le libéralisme veut être bénéfique et démontrer toutes ses vertus, il devra être appliqué par des pays plus consciencieux.

( source : Jeune Afrique )

mardi 25 mars 2008

L'Afrique doit éviter les gâchis

L'Afrique possède extrêmement riche mais pourrait passer à côté d'une opportunité par son instabilité politique ou son ingérance sur certains sites. Exemple en RD Congo avec le site des " gécamines."

En effet, durant les années 1970-1980, la Gécamines produisait plus de 400'000 tonnes de cuivre par an. Née fin 1960's de la nationalisation du secteur minier par le général Mobutu, la Générale de carrières et des mines était alors le fleuron de l'économie congolaise. Avec 10% des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt, le Katanga, situé dans le sud-est du pays, constituait un véritable coffre-fort dans lequel Kinshasa puisait abondamment. 33'00' employés, 60% du budget national, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Aujourd'hui, tout est à l'abandon. La dette de la société est estimée à 1,6 mia $ et la production atteint péniblement les 17'000 tonnes de cuivre et 1'400 tonnes de cobalt en 2005. L'absence d'investissements, une gestion catastrophique et une corruption endémique ont eu raison de l'entreprise.

Ainsi, premièrement, stabilité politique et liberté économique serviront l'essor économique. La sécurité de ce pays exsangue suite au règne de Mobutu doit être retrouvée pour favoriser les investissements. De plus, toute nationalisation doit être évitée car comme le dit l'adage des libéraux: " Un franc n'est jamais aussi bien utilisé par l'Etat que par l'individu." Enfin, lutter contre la corruption permettra de redonner confiance au secteur économique.

( source : Jeune Afrique )

L'Afrique exporte sans valeur ajoutée


L'Afrique se frotte les mains. Les cours des matières premières prennent l'ascenseur, notamment grâce à l'explosion de la demande chinoise. Néanmoins, selon les chiffres de l'OMC, les exportations africaines atteignent 194 milliards $ sur un total mondial de 1748 milliards $, soit à peine plus de 11%.

Malgré ce qu'on a coutume d'appeler un " scandale écologique " tant l'Afrique est riche en matières premières, elle ne parvient pas à avoir de plus grosses parts dans le commerce international. Par exemple, sur cette part de 194 mia $, 175.8 mia $ concernent les hydrocarbures, soit 5% des exportations mondiales. Pour le fer et l'acier, l'Afrique n'a exporté que pour 6.5 mia $ sur un total mondial de 318 mia $.

Pourquoi alors l'Afrique n'arrive-t-elle pas à profiter plus de ses ressources ? Car exception faite de l'Afrique du sud, le continent ne compte aucun poids lourd dans le secteur sidérurgique, aucune "major" capable de transformer le minerai afin de produire de la valeur ajoutée et peser sur le marché international.

On en revient au problème qu'énonçait Paul Collier dans la situation de plusieurs pays pauvres africaines. Diversifier les secteurs d'activité c'est aussi ne plus être aussi dépendant des matières premières ( car demain le cours peut également chuter ) mais également exporter de la valeur ajoutée. ( source : Jeune Afrique )

Le bourbier somalien


La Somalie fait office de dernier de classe dans le continent africain. Et pour cause, il apparait à la dernière place des pays africains dans presque tous les classements établis par l'ONU. La plupart des données sont d'ailleurs non-disponibles tellement ce pays est emmêlé dans un bourbier socio-politique et économique. De plus, entendez-vous parler de la Somalie sur les différents JT ? Irak, Israel, Tibet, mais pas de Somalie. Pourtant, depuis 2006, le pays connait une crise à laquelle s'est même mêlée les USA. Explications.

Située à l'extrême est de l'Afrique, ce pays connait une relative anarchie depuis des décénnies. En effet, depuis la guerre de l'Ogaden, le pays ne vit qu'à coup de déclarations d'indépendance par divers provinces. Le dictateur de l'époque, Mohamed Siyad Barre, durcit son régime. Il est contraint à l'abandon en 1990, à cause du conflitl. Ces guerres civiles firent naturellement de nombreuses victimes civiles, notamment en créant des famines endémiques. Face à cette situation, en 1992, les Nations Unies mandatent les Etats-Unis pour l'opération "Restore Hope". Il s'agit là de la première intervention menée au nom du droit international d'ingérence humanitaire.

Néanmoins, les USA se montrèrent impuissants pour calmer la population et Bill Clinton ordonna le retrait des troupes en 1993. L'ONU reprit le relais mais ne fit guerre mieux et se retira en 1995. Dès lors, les conflits reprirent et les velléités d'indépendance également. En 1998, Puntland demande son indépendance. Il faut savoir que depuis la chute de Barre, la Somalie n'a encore à ce jour plus eu un pouvoir central. Néanmoins, en 2000 et en 2004, un gouvernement exilé nomme Abdiqassim Salad Hassan puis Abdullah Yusuf Ahmen. La situation reste inchangée et les guerres claniques font rage. De plus, ce gouvernement ne parvient pas à avoir une emprise sur le pays et sur Mogadiscio, à cause de son exil. C'est alors que l'Union des Tribus Islamiques reprend le vide laissé par ce gouvernement de façade.

En effet, en 2006, les Islamistes reprennent le pouvoir. En refixant des lois morales très dures ( pas de culture, port du voile, ... ) ils parviennent à stabiliser le pays. Les tribunaux demeurent les seules instances gouvernementales ayant du pouvoir au sein du pays. Ils reçoivent ainsi le soutien de plus en plus d'hommes d'affaires, de militaires et même de la population. ( Excepté le nord du pays ). Mais le voisin éthiopien ne veut pas voir ce gouvernement islamiste, qu'il ne reconnait pas, à ses frontières. Ainsi, par une intervention militaire massive de l'Ethiopie, les islamistes sont renversés 6 mois plus tard. Les Ethyopiens furent massivement aidés par les USA qui souhaitaient naturellement contre-carrer cette menace islamiste. Ainsi, Abdullah Yusuf Ahmed est officiellement président d'un gouvernement de transition.

Mais le conflit n'est pas éteint pour autant. Beaucoup de somaliens ne reconnaissent pas Ahmed comme président légitime, le voyant comme imposé par Addis-Abeba et surtout Washington. De plus, ce n'est pas parce que les islamistes ne sont plus dans Mogadiscio que le " péril " islamiste n'existe plus. Les membres de l'UTI ont en effet promis de se lancer dans la guérilla. Dans un tel contexte d'instabilité, les lois des clans reprendraient rapidement leur droite et la région pourrait s'embraser à nouveau. Or, si l'UTI reprennait le pouvoir, il n'est pas sûr de voir les forces américaines tenter de les annihiler, de peur de s'enliser dans le bourbier somalien qu'une aide financière, militaire et humaine des djihadistes étrangers ne serait pas à exclure.

Jeune Afrique, hors série


Je me suis procuré le dernier hors-série du magazine " Jeune Afrique". Une récapitulation économique, politique et sociale du continent. Un must pour tous les intéressés !

vendredi 21 mars 2008

Le Botswana montre l'exemple

Le président Nicolas Sarkozy a décoré jeudi son homologue du Botswana Festus Mogae des insignes de Grand-Croix de commandeur de la Légion d'honneur pour avoir fait de son pays un "modèle" de démocratie et de bonne gouvernance, a annoncé l'Elysée.

Mais quel est ce pays dont plusieurs voudraient copier le modèle ? Coincé entre l'angola, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, cet état affiche des résultats impressionnant. En voici un extrait :



  • Il est peu corrompu, Transparency International le classe régulièrement comme l'un des pays les mois corrompus d'Afrique.
  • Son sous-sol est riche en diamants, en cuivre, nickel mais aussi pétrole et charbon.
  • Lors de son indépendance en 1966, ce pays étaient l'un des plus pauvres du continent alors qu'aujourd'hui il se classe parmi l'un des plus prospères
  • C'est le seul pays au monde à avoir pu maintenir une croissance contante de 9% sur la période 1970-2000. (!)
  • Il s'agit du seul pays à être sorti du groupe des pays les moins avancés, en 1984.
Cette incroyable stabilité économique va de paire avec sa stabilité politique. Ce pays se caractérise en effet pas une démocratie représentative qui fait office d'exemple dans cette région d'Afrique. Libertés économiques et libertés politiques vont ainsi toujours de paire. ( n'est-ce pas tonton Friedman).
Paul Collier cite néanmoins un problème que peuvent rencontrer des pays démocratiques riches en matières premières : le financement des élections et la corruption mènent à un gaspillage que connaissent moins les pays autocratiques. Seul exception qu'il présente néanmoins : le Botswana.
" The resource-rich, ethnically diverse societeies need a democracy that is distinctive in having a strong emphasis on political restraints relative to electoral competition. This cocktail is rare, but it does exist. An exemple is Botswana."

Voici d'ailleurs l'une des principales raisons qui font du Botswana une démocratie à succès:
" A notable aspect of this has been that all public investment projects have been requirend to meet a minimum rate of return. The clear evidence that this has been enforced is that a very large amount of surplus funds has been accumulated in foreign assets. " En effet, l'économie ne sert pas la démocratie, mais c'est bien la démocratie qui sert l'économie, faisant du Botswana un pays de moyens revenus. Ainsi, la recette existe.

C'est bien pour cela que Nicolas Sarkozy a dont voulu resserrer les liens avec ce pays, authorisant par exemple l'apprentissage du français dans les écoles. De plus, si l'on pense que l'Afrique du sud, pays frontalier, se porte également bien sur le plan économique, on a donc une sorte de " fer de lance " dans cette partie sud du continent. Une locomotive pour l'Afrique ? Peut-être, à condition que des pays comme le Zimbabwe, cancre en la matière, suivent le pas.

dimanche 9 mars 2008

Sarkozy en Afrique


Nicolas Sarkozy l'avait annoncé, la France opère une rupture dans les relations franco-africaines. Après son discours catastrophique tenu à l'université de Dakar cet été, le président tente de redonner un second souffle à sa ligne diplomatique.

Mais qu'a-t-on reproché à Nicolas Sarkozy dans un premier temps ? Voici un extrait très controversé du discours disponible sur le site officiel de l'Elysée :
"Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. "
Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU chargé du racisme avait dénoncé le contenu du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet dernier, s'inscrivant dans "une dynamique de légitimation du racisme"

Nicolas Sarkozy est cependant récemment retourné en Afrique. Il a débuté sa tournée par le Tchad, afin de discuter avec Idriss Déb Itno sur le dénouement de la crise de ce pays puis s'est envolé vers l'Afrique du sud, afin de s'entretenir avec Nelson Mandela et d'y tenir une conférence. Que ressort de ces interventions ? Bien que désireux de faire oublié son discours de Dakar, il rappelle les souffrances subies par le peuple africain, et qu'il faut donner " un nouvel élan à une relation franco-africain décomplexée et pleine d'avenir." (Jeune Afrique). D'un point de vue plus pragmatique, il souhaite que l'intervention de forces armées se fassent de concert avec l'UE. De plus, il a clairement pris parti pour l'attribution d'un siège permanent d'un pays africain au conseil de sécurité de l'ONU, avançant même : " Il ne nous appartient pas de décider qui la représentera, mais je constate qu el'Afrique du Sud marche à l'avant garde. "


Toutes ces tentatives du président français sont elles simplement le fruit d'une culpabilité historique ? Peut-être. On se souvient néanmoins que Nicolas Sarkozy avait déjà accueilli Kadhafi, le président Libyen, au détriment de toute morale afin d'obtenir des contrats mirobolants. Dans une autre mesure, en Afrique du Sud, la société Alstom a remporté un contrat de 1,4 milliards € pour la construction d'une centrale de charbon, un projet d'éoliennes est lancé et les français promettent d'envoyer des experts pour aider l'Afrique du Sud à résoudre sa crise énergétique." Business is back ! ".

Au delà de la simple diplomatie française en Afrique, on peut se demander jusqu'à quel point l'Afrique est un champ de bataille " commercial ". On sait que la Chine investit à coup de milliards, au Soudan notamment. G.W.Bush vient lui de terminer sa tournée en Afrique, le pétrole et le commerce étant ses deux sujets de discussions privilégiés. La France chercherait-elle à rester dans la course ? Certainement, et apparemment les méthodes de Nicolas Sarkozy porteraient leurs fruits. Nul doute qu'avec l'émergence de la Chine et dans une moindre mesure de l'Inde, les matières premières africaines seront le sujet de toutes les convoitises.

vendredi 7 mars 2008

L'OCDE s'élargit

Vu sur le Magazine Jeune Afrique :

" L'organisation de coopération et de développement économique ( OCDE ) compte s'ouvrir à dix pays membres. Dans un premier temps, cela concernera un groupe de 5 pays : Chili, Estonie, Israël, Russie et Slovénie. Le second groupe comprendra : Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Indonésie.

Lancé à Paris en 1961, par les vingts pays les plus industrialisés du monde, l'OCDE a ouvert progressivement ses portes à dix autres pays. Elle représente aujourd'hui 14% de la population mondiale et assure 76% du PIB mondial. Avec les dix nouveaux membres, elle regroupera les 2/3 des habitans de la planète et les neuf dixièmes de sa puissance économique. "

Il est intéressant de noter l'entrée dans l'OCDE de l'Afrique du Sud. Fer de l'économie africaine ? On s'y penchera une autre fois, mais avec une croissance forte depuis plus de 10 ans, il est certain que l'Afrique du Sud s'en sort bien mieux que le reste des pays africains. Enfin, cela ne peut être que profitable pour les nouveaux pays membres d'adhérer à cet organisme.

Néanmoins, si l'on observe de plus près le site de l'OCDE, on trouve ceci:

"L’OCDE regroupe les gouvernements de 30 pays attachés aux principes de la démocratie et de l’économie de marché en vue de :
  • Soutenir une croissance économique durable
  • Développer l’emploi
  • Elever le niveau de vie
  • Maintenir la stabilité financière
  • Aider les autres pays à développer leur économie
  • Contribuer à la croissance du commerce mondial "
En connaissant les nouveaux pays membres, on se dit que peut-être l'OCDE devra changer quelque peu ses critères, la démocratie n'étant pas à l'ordre du jour en Chine.

mardi 4 mars 2008

Le FMI doit revoir ses méthodes d'aide

Selon Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI (Fond Monétaire International), le FMI pourrait prendre certaines mesures à court terme pour aider les pays pauvres face à la hausse des prix des vivres et du pétrole.

"Les familles les plus touchées sont celles qui n'ont que le minimm pour vivre. Des mesures fiscales appropriées et mises en place par le FMI pourront les aider à surmonter la crise" déclare Dominique Strauss-Kahn lors d'un forum économique qui rassemblait les chefs d’Etat des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Selon le FAO, la hausse des coûts de la vie ont provoqué des émeutes au Burkina Faso et à Douala, capitale du Cameroun.

Pour lire les solutions apportées par Stauss-Kahn et celles demandées par les pays Ouest-Africains, cliquez ici.

lundi 3 mars 2008

Simba Makoni

Simba Makoni se présente de plus en plus comme le plus sérieux candidat face à Mugabe pour les prochaines élections présidentielles du 29 mars prochain.

Il a reçu en effet le soutien de plusieurs personnages importants, notamment celui d'un ancien premier ministre zimbabwéen, Edgar Tekere. Ces soutiens empêchent ainsi Mugabe d'accuser Makoni comme étant un " suppôt de l'occident".

"Remettons le Zimbabwe au travail ! "

Sur le site www.jeuneafrique.com on apprend ainsi que "Nos usines ( ndlr. du Zimbabwe ) travaillaient autrefois 24 heures sur 24, les agriculteurs produisaient nuit et jour, les devises étrangères étaient disponibles en grande quantité et on pouvait simplement aller à la banque pour obtenir n'importe quelle devise".
"Les magasins sont pleins de poussière et il n'y a rien dans les rayons. Les usines travaillent moins de huit heures par jour et les travailleurs sont réduits à jouer les marchands à la sauvette", a dit Makoni.

Il est vrai que le bilan économique du président Mugabe, 84 ans, à la tête du pays depuis 1980 et en campagne pour un 6ème mandat, est déplorable. Son dénigrèment pour l'économie dite " dominante " n'étonne ainsi personne.
De ce fait, les occidentaux soutiennent Simba Makoni. Néanmoins, ils ne peuvent le faire ouvertement, sous peine de voir Mugabe traiter Makoni de " marionnette de l'occident", chose qu'il a d'ailleurs faite 24 h après l'annonce de sa candidature.
Ainsi, il se pourrait bien que le destin du Zimbabwe soit modifié suite à ces élections.

dimanche 2 mars 2008

Moins enthousiaste que Paul Collier

Tous les experts ne s'accordent pas sur la question des pays pauvres. Sur le Café Hayek, blog tenu par Don Boudreaux et Russel Roberts, on peut ainsi découvrir un avis beaucoup moins optimiste sur le cas du " Bottom Billion".

Cliquez ici pour découvrir l'article.

Nos erreurs économiques condamnent-elles les pays les plus pauvres ?

On peut lire ceci sur le blog de Guy Sorman :
"Autre facteur de hausse des prix agricoles : la passion écologisante pour le bioéthanol . Les exploitants sont subventionnés par les Etats pour produire de l'alcool de maïs au lieu d'aliments pour le bétail . Mais , les avantages du bioéthanol ne sont pas prouvés: pour produire du maïs, il faut de l'energie carbonée qui devrait être déduite du bilan dioxyde de carbone global des biocarburants.Dans l'attente , ce sont les consommateurs mondiaux les plus pauvres , en Afrique surtout , grand importateur d'aliments , qui subissent les effets de ces biocarburants."

Les mesures que nous prenons ici ont donc un effet là-bas. C'est un des effets de la mondialisation. On rapporte ainsi sur Wikipédia certains des effets que pourrait avoir, en l'occurrence, la subvention du bio-éthanol.

"L'utilisation à grande échelle de bio-éthanol sous-entend l'utilisation de très grandes surfaces agricoles pour la production de mais ou de canne à sucre. Il y a un risque certain de compétition entre les besoins alimentaires de la population de la planète et les besoins énergétiques de nos voitures. Dans certaines régions, le prix des aliments de base a déjà commencé à monter (par ex.: mais au Mexique). "

Beaucoup d'économistes tirent à boulets rouges sur la politique, de Bush notamment, qui axe sa campagne énergétique uniquement sur le développement du bio-éthanol, grâce à la subvention. " Bad for the economy, bad for consumers, bad for the planet — what’s not to love?" ( Paul Krugman à propos de la subvention du bio-éthanol ). Quelle est donc la solution ? Voici ce qu'elle pourrait être : La taxe Pigou. Il s'agit d'une théorie que l'on peut découvrir sur le site de Greg Mankiw, professeur à Harvard University. Plutôt que de subventionner, en pensant bien faire, augmentons les taxes, et faisons réellement du bien.

World Development Report 2009

Voici un nouveau coup de pouce qui nous vient d'Oxford. Nous mentionnions il y a quelques jours les liens entre géographie et économie. On m'a fait remarquer que le prochain rapport de la Banque Mondiale sera dédié aux aspects économiques du développement.

Cliquez ici pour lire l'article.

vendredi 29 février 2008

L'Egypte ? Un endroit clé dans les relations internationales

L'Égypte est au même titre que la Turquie un endroit charnière dans les relations internationales. Elle fait le lien entre l'Afrique et l'Asie, entre la Mer Rouge et la Mer méditerrannée. Elle est voisine avec Israël, le Soudan, la Libye. Cependant, on oublie souvent que dans les années 1950's, elle fut le théâtre d'une guerre insoupçonnée, voir oubliée, et que ce conflit marqua la fin d'une ère coloniale. Je vous présente ainsi ci-dessous un document rédigé par Thierry Crettenand à propos de la guerre du Canal de Suez.


Une guerre très courte, mais avec de grandes conséquences, voilà ce que fut la crise de Suez. L’expédition qui y a été menée comportait de nombreuses erreurs que l’on ne pouvait prévoir sur le moment tant d’un côté comme de l’autre. Ainsi Anthony Eden était sûr que les Etats-Unis se joindraient à eux pour attaquer l’Egypte. De son côté Nasser et son gouvernement étaient sûr qu’Israël ne se mêlerait pas au conflit. Enfin, les Israëliens étaient convaincus que l’Egypte achetait des armes pour les attaquer et les détruire.

Durant cette crise, il y eu beaucoup de séances de conciliations. Mais ces dernières n’aboutirent à rien, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, les Anglais considéraient que cette nationalisation était un affront, et le fait qu’elle intervienne peu après l’évacuation des derniers militaires Anglais en terre égyptienne renforçait encore la rage du premier ministre Anglais. Ensuite, les Français étaient convaincus qu’en réglant le problème égyptien et donc le problème de Nasser, ils régleraient le problème algérien. Ils estimaient également que le canal de Suez était une œuvre française, car construite par Ferdinand de Lesseps, et donc que la France avait des droits sur ce canal. Par ailleurs, les Européens avaient peur pour leur approvisionnement en pétrole, qui provenait majoritairement du Moyen-Orient et qui passait par Suez. Enfin, Israël avait peur de cette Egypte qui s’armait de plus en plus et qui voulait contrôler son canal. Les Israëliens craignaient de se voir refuser l’accès au canal ou attaquer par l’Egypte. En attaquant, non seulement ils régleraient ces problèmes, mais pourraient aussi mettre fin aux raids des Feddayins qui tuaient de nombreux Israëliens.

Toutes ces raisons expliquent pourquoi ces trois pays refusaient systématiquement tout arrangement. Chacun campait sur ces positions, sachant bien que cela finirait en guerre.

Ce qui devait donc arriver, arriva et Israël envahit le Sinaï. Quelques heures plus tard, un ultimatum franco-anglais demandait aux deux belligérants de se retirer de la zone du canal afin de garantir la sécurité dans cette zone. Puis, Anglais et Français débarquèrent sur sol égyptien avec de gros moyens militaires. Pendant ce temps, Budapest se soulève, ce qui va occuper l’URSS pour quelques heures. Une fois la révolution écrasée, les Soviétiques menacèrent de détruire Londres et Paris si les deux envahisseurs ne se retiraient pas. Appuyés par l’ONU et les Etats-Unis, l’URSS força les Européens à se retirer et ce fut la fin de la guerre de Suez. La France et l’Angleterre perdirent leur prestige aux yeux du monde, la guerre d’Algérie continua et le premier ministre Anglais démissionna, cette expédition a donc été un échec total pour les anciens colons.

Selon certains experts, cette crise a débuté à cause de plusieurs facteurs majeurs dont la guerre froide, la décolonisation et le conflit entre Arabes et Israëliens ; mais l’on peut également tenir compte d’autres facteurs secondaires tel que la rivalité entre les Etats-Unis et les anciens colons et la volonté de l’URSS et de l’Amérique de s’allier afin de faire régner leur loi.

Cliquez ici pour télécharger le document complet.

jeudi 28 février 2008

L'Afrique reste pauvre, compléments.

Comme l'a précisé Coco dans le sujet précédent, l'Afrique connaît une période de bonne croissance. Selon le bulletin du FMI, l'Afrique sub-saharienne a vu sa production augmenté de 6.5% grâce à l'accroissement de la production de pétrole, à la progression des investissements intérieurs et à l'amélioration de la productivité. La forte demande mondiale de produits de base contribue naturellement grandement à cette tendance, tout comme l'allégement de la dette.




"(...) le renforcement des politiques macroéconomiques et les réformes structurelles mises en oeuvre depuis des années ont commencé à porter leurs fruits." ( bulletin du FMI ) Ces mesures ont mené à une maitrise des prix toujours plus grande. ( Le Zimbabwe étant dans ce domaine hors-course.)




Toutefois, l'augmentation du prix du pétrole pourrait être un frein à l'augmentation du PIB de certains pays. ( paradoxe ) De plus, le degré de vulnérabilité à la crise de l'économie mondiale varie entre les pays, selon la nature de leurs exportations et de l'état de santé de leur budget.

Enfin, cette tendance étant une tendance continentale, la croissance des pays est loin d'être homogène. Des pays comme l'Angola ou l'Afrique du Sud sont ainsi dans une bonne période de croissance, au contraire de la Somalie ou du Zaire.


Que faut-il tirer alors de ces chiffres ? Tout d'abord, ils sont encourageants. Cependant, il ne faut pas oublier que la croissance est une tendance. Le PIB/habitant de l'Afrique reste encore largement inférieur à ceux des pays industrialisés. Par ailleurs, la croissance créée uniquement par l'exportation de matières premières est risquée. Elle est en effet exposée à la volatilité de ces marchés ( particulièrement le pétrole). De plus, on a vu plusieurs fois que l'ampleur de l'exportation des matières premières péjorait le reste des exportations. Ainsi, bien que ces chiffres soient encourageants, il faut que le continent africain, premièrement, diversifie ses exportations. Pour cela, il faut qu'il parvienne à intégrer les marchés que l'Asie domine pour l'instant, tel celui de la manufacture. ( Faut-il pour ce faire, comme le propose Paul Collier protéger l'Afrique face à l'Asie ? ) Ensuite, il faut que l'Afrique parvienne à développer un marché intérieur. L'émergence de certains pays, comme l'Afrique du Sud, pourrait servir cet objectif. Enfin, l'Afrique doit continuer à réduire les conflits sur son territoire. Le conflit du Soudan et de la corne de l'Afrique restant les principales zones de conflit. En effet, ces conflits empêchent leur propre croissance mais diminuent également celles de leurs voisins.


L'Afrique subsaharienne reste pauvre malgré ses performances économiques

Au demeurant et selon les dernières données sur la pauvreté du CNUCED, l'Afrique subsaharienne est la seule région en développement où le nombre de pauvres n'a cessé de croître.

De plus, l'Afrique demeure en marge du processus de mondialisation et l'ouverture des marchés de la Chine la met à l'écart du commerce mondial.

"L'Afrique occupe moins de 2% du commerce mondial alors qu'elle en était à 12% dans les années 80"

Une stratégie de réduction de la pauvreté est mis en place et vise à faire doubler le revenu par habitant d'ici à 2015.

Plus d'info en suivant ce lien

lundi 25 février 2008

UNIS

Je vous invite à aller jeter un coup d'oeil à www.unis.ch, c'est l'association avec laquelle je pars sur le terrain, c'est-à-dire au Niger.

Vous trouverez de plus amples informations sur nos projets en cours, sur ceux des années précédentes ainsi que sur les buts de cette association.

Géographie et économie ?

La géographie et l'économie possèdent, si l'on réfléchit un petit peu, un lien certain. On pourrait penser, à priori, que de bonnes conditions météorologiques propices à l'agriculture ou encore de nombreuses ressources naturelles influeront sur la prospérité. Mais ce lien est bien plus conséquent.

Ainsi, dans ce document sur le travail Jared Diamond rédigé par un étudiant HEC Lausanne ( le document est téléchargeable sur le site de HEC Lausanne ) on nous explique par exemple que l'Eurasie a son axe principal d'est en ouest, alors que celui de l'Afrique est Nord-Sud. Quelle conséquence ? Et bien ces données géographiques ont facilité les migrations à agriculture et élevage égal ( car latitudes plus ou moins semblables). Il en conclut que si les sociétés eurasiennes ont progressé plus vite que les autres régions du monde, jusqu'à un certain point, c'est avant tout pour des raisons bio-géographiques.


La Chine enfin active ?

Un représentant chinois aurait enfin affirmé que la Chine apporterait son aide afin de mettre un terme aux conflits du Darfour. Espoir ou feu de paille ?

"La Chine est prête à coopérer avec le gouvernement du Soudan, l'ONU, l'Union africaine, les pays de la région et tous les autres acteurs" pour tenter de mettre fin au conflit, a-t-il affirmé à la presse.
"Du côté du gouvernement chinois, nous sommes prêts à donner un coup de main".

Cliquez ici pour lire la suite.

dimanche 24 février 2008

Le Niger

Voilà comme je pars dans quelques semaines au Niger je vais vous présenter en quelques mots ce pays et notre projet :

Le Niger ( capitale : Niamey) est un état de l'Afrique sahélienne entouré au nord par l'Algérie et la Lybie, à l'est par le Tchad, au sud par le Nigeria et le Bénin, au sud-ouest par le Burkina-Faso et à l'ouest par le Mali. Il compte une superficie de 1'267'000 km2 (30 fois la Suisse) pour 11'762'750 habitants. La majeure partie des terres est recouverte par le désert du Sahara ce qui rend difficile les cultures, bien que la terre reste la première source de revenus des Nigériens.

Le Niger a été déclaré pays le plus pauvre au monde selon les indicateur du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). En 1999, 62% de la population était en dessous du seuil de pauvreté. Une personne sur deux est un enfant de moins de 15 ans. Le Niger est donc un pays jeune !

Depuis février 2007, une guerre civile fait rage dans le pays. En effet les rebelles touaregs (MNJ = Mouvement des Nigériens pour la Justice) se battent maintenant depuis plus d'un an avec le gouvernement.

Heureusement depuis le mois de février 2008 le climat semble présenter une accalmie et nous espérons pouvoir mener à bien notre projet.

Notre projet s'appelle EDENS 2008 et il touchera trois secteurs : l'éducation, l'environnement et la santé. Nous avons créé des fiches pédagogiques pour les amener dans différentes écoles du pays et nous apporterons également du matériel dans des hôpitaux (nous nous occuperons spécialement des enfants brûlés gravement).

Le projet implique 22 personnes : 14 partent sur le terrain pour mener à bien les projets que nous avons préparés depuis 4 mois, 5 personnes restent en Suisse mais ont apporté une aide énorme à la concrétisation des projets et 3 personnes sur places qui s'occupent des véhicules sur le terrain.


Le tout reste encore un peu flou car nous devons rester très discrets sur nos agissements et nos déplacements : plus de détails à mon retour !!!



Coup de pouce d'Oxford

Un doctorant en Economie à l'université d'Oxford est tombé par hasard sur notre blog. Il nous propose de lire cet article rédigé par son superviseur, Stefan Dercon, spécialiste de l'Afrique.

Merci pour son aide.

Le cuir éthiopien

En parcourant le rapport 2007 sur les PMA ( pays les moins avancés ) fourni par le CNUCED ( Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement ), le chapitre sur " La question des capacités de l'Etat " pour favoriser l'innovation technologique est scientifique m'a interpellé. Voici un extrait :

" (...) car il est vrai qu'aujourd'hui les capacités des pouvoirs publics dans les PMA sont très insuffisantes, notamment en ce qui concerne les questions scientifiques et techniques et l'innovation, qui ont longtemps été négligées. Bon nombre d'institution n'ont tout simplement pas les capacités techniques et financières nécessaires pour s'acquitter de leur mission. Le cas du Mozambique illustre bien le problème. En 2004, l'Institut national des normes et de la qualité n'était doté que de 13 fonctionnaires, dont seulement 5 universitaires, qui gagnaient environ 200 dollars par mois. (...)

Il faut que les administrations publiques soient compétentes et indépendantes. Toutefois, l'une des grandes leçons qu'on peut tirer des différents exemples de rattrapage industriel est que le gouvernement ne doit pas être un planificateur central omniscient, mais plutôt formuler et mettre en oeuvre des politiques par l'intermédiaire d'un réseau d'institutions faisant la liaison entre les pouvoirs publics et le secteur privé. La création de telles institutions intermédiaires devrait être l'un des priorités de l'amélioration de la gouvernance en matière d'apprentissage et d'innovation technologique."

Et voici les conclusions que le rapport formulent :

- Les PMA négligent la question du changement technologique et d'innovation en tant que source de croissance

- Les PMA n'intègrent pas la question du changement technologique dans une stratégie de développement plus globale

- Il faut privilégier la promotion de l'apprentissage. De plus, l'Etat doit se charger de coordonner les efforts du secteur privé, mais surtout de créer les conditions cadres, par des incitations du marché par exemple, à un tel développement.

- L'objectif stratégique fondamental des PMA doit être le rattrapage technologique des pays les plus avancés

- Il faut que le rattrapage technologique soit graduel et adapté aux conditions socio-économiques du pays. On privilégiera par exemple la révolution verte, la création d'entreprises locales, ou encore la modernisation des activités d'exportation.

- La transformation technologique devra se faire tant sur le plan agricole que sur le plan industriel, que ces activités soient exposés ou non à la concurrence internationale.

- Les PMA, même s'ils n'ont pas les moyens ou les structures pour adopter de telles réformes, doivent adopter une approche graduelle de l'apprentissage en matière de formulation et d'exécution des politiques.

Voici à présent l'exemple du cuir éthiopien, pour montrer que les capacités existent, encore faut-il les exploiter. ( Cliquez pour agrandir)






Cet exemple prouve que le potentiel existe, mais que la part d'innovation et de bonne gouvernance est immense.

Source : http://www.unctad.org/fr/docs/ldc2007_fr.pdf page 123 ss.

samedi 23 février 2008

Le train de la mondialisation



Dans son livre " The Bottom Billion ", Paul Collier nous parle d'un sujet souvent évoqué : est-ce que les pays du tiers monde ont-il loupé le train de la mondialisation ?

Mais d'abord, qu'est-ce que la mondialisation ? Il s'agit de l'importance des flux de capitaux, des flux migratoires et du commerce international. Ainsi, du point de vue des flux migratoires et des capitaux, les pays émergents étaient plus " globalisés " il y a un siècle. C'est alors sur le commerce qu'il faut se pencher.

Ainsi, Collier a décrit 4 " traps " dans lesquels les pays pouvaient s'enliser. On peut penser que si un pays parvenait à sortir de ces problèmes, il commencera à croître. Le terme utilisé pour cette progression est " convergence." Par exemple, en Europe, les pays les plus pauvres ( Portugal, Espagne, Irelande ) ont progressé plus que les pays riches, en terme de croissance. Certains pays s'inquiètent ainsi que la Chine converge si vite vers nous. Néanmoins, est-ce que les pays du bottom billion, s'ils parvenaient à se défaire d'un des 4 pièges décrit précédemment, parviendraient à rejoindre cette course à la convergence ?

Paul Collier décrit les trois volets de la mondialisation, mais c'est celui du commerce international qui m'a le plus inspiré. Voilà comment il décrit la situation. Dans les 1970's, le monde " riche " dominait l'industrie mondiale. Il y avait ainsi une énorme différence entre les revenus du monde riche et ceux du tiers monde. Pourquoi ces pays n'étaient-ils alors pas compétitifs ? D'une part à cause des restrictions commerciales imposées par les pays riches, d'autre part par les restrictions que les pays émergents appliquaient. Cependant, la principale explication réside dans ce qu'il appelle " les économies d'agglomération". Si un producteur est le seul à produire dans une région, ses fraix fixes seront énormes. ( transports, énergie, etc... ). Or, s'il y a plusieurs producteurs, ces fraix diminueront. Ainsi, le monde occidental est parvenu à compenser ses plus hauts revenus par des économies d'agglomération pour rester compétitif.

De plus, on se rappelle que les pays africains sont soit isolés (landlocked) soit riches en matières premières, et que la mauvaise gouvernance péjore grandement l'économie d'un pays. Ainsi, dans les années 1980, pour les pays pauvres en matières premières, il n'y avait que la Mauritanie qui possédait des conditions politiques propres, selon Collier, au développement d'entreprise. Certains pays se sont en effet littéralement tirés une balle dans le pied. Mais est-ce que certains producteurs auraient choisi l'Afrique si la gouvernance avait été meilleure ? Il explique que chaque année de bonne gouvernance ( comprenez une paix politique, des réformes cohérentes, ... ) augmentait la diversification des exportations. Mais selon lui, les africains ont perdu cette opportunité au profit de l'Asie.

En effet, l'Asie possède encore des revenus suffisamment bas pour être compétitives. De plus, l'afflux massif de capitaux lui permet d'offrir des économies d'agglomération. Elle est donc bien plus compétitive que l'Afrique ! Pour les pays pauvres en matières premières, ils devront donc attendre que la différence entre les revenus asiatiques et les leur soit suffisamment grande pour combler leur manque d'économie d'agglomération ! Par ailleurs, outre ces pays, il existe des pays riches en matières premières. On a vu cependant que le phénomène de " Dutch Disease " péjorait les exportations industrielles au profit de celles de matières premières. Or, avec la croissance de l'Asie et la demande mondiale en matières premières, ces pays là sont contraints à exporter ces matières et donc d'une certaine façon sont maintenus dans une faible croissance.

Cette analyse est très déprimante, car elle n'incite pas les pays du Bottom Billion à tout faire pour se stabiliser, car les perspectives ne sont pas merveilleuses. Mais les solutions existent.

vendredi 22 février 2008

100.000% d'inflation au Zimbabwe


A l'approche des élections législatives du 29 mars 2008, le Zimbabwe connaît le record mondial en terme d'inflation. 100.000% c'est du jamais vu, et pourtant, plus personne ne s'en émeut tant le Zimbabwe s'est acclimaté à cette tendance. De plus, certaines personnes parleraient même d'une sous-évaluation de la situation. On parlerait d'une inflation avoisinant les 150.000 % (!).

Cette inflation est en partie expliquée par l'usage abusif de la planche à billets à des fins électorales. On se rapporte une nouvelle fois aux explications de Paul Collier : une mauvaise gouvernance et une démocratie mal orientée péjore l'économie. Pourtant, le Zimbabwe fut il y a de nombreuses années le "grenier de l'Afrique". Les occidentaux reprochent ainsi la réforme agraire de 2000 qui avait vu les fermiers blancs se faire expropriés, désorganisant le secteur agricole, pilier de l'économie du pays.

Le président Mugabe, lui, n'a fait qu'accumuler les erreurs, accusant dans un premier temps les sanctions contre son régime puis imposant un contrôle des prix que les paysans furent incapables de tenir.

De bonnes réformes et une bonne politique peuvent amener à un certain développement. De mauvaises réforment et une mauvaise politique amènent à coup sûr au déclin.

( source : http://afp.google.com )

Bush en Afrique: Simple visite de courtoisie ?


Georges W.Bush est sur le point de terminer sa seconde visite sur le continent africain. Après le Bénin, la Tanzanie, le Rwanda et le Ghana, il visite en compagnie de sa femme le Libéria. Loin d'être une simple visite de courtoisie, le président américain prospectait en ces pays selon le mot d'ordre de la politique de Washington en Afrique : "Beaucoup de commerce, peu de solidarité et aucune audace." (Jeune Afrique)

Cette tournée africaine visait premièrement l'approvisionnement en pétrole. On ne le sait que trop peu, depuis trois ans, selon Libération.fr, le pays de l'Oncle Sam s'approvisionne à hauteur de 18% en Afrique, soit plus qu'au Moyen Orient. La Chine, elle, importe à hauteur de 30% depuis l'Afrique. ( Du Soudan, notamment, contre le commerce d'armes. ) Avec la Chine très présente à l'est, et les USA implantés plutôt dans le Golfe de Guinée, ce sont les pays centraux, comme le Tchad, qui sont plutôt sujet à une lutte d'influence.
Le pétrole n'est cependant pas la seule matière première vitale pour ces deux pays. Avec les velléités nucléaires iraniennes voir indiennes, l'approvisionnement en uranium est également primordial. Les minerais de ponte ( Niger, République Centrafricaine, Congo-Kinshasa ) suscitent de plus en plus de convoitises.
Enfin, les Etats-Unis n'aident pas aveuglément les pays au sud du Sahel : Ils espèrent, en effet, lutter contre le terrorisme émergeant dans cette large bande de terre difficile à contrôler. Le pentagone entraîne ainsi les armées nationales du Mali et de la Mauritanie et subventionne les pays du sud Sahara. ( 4.1 milliards en 2005, soit plus de 1 milliard d'augmentation ) Les échanges commerciaux ont eux également pris l'ascenseur passant de 44 à 71 milliars $ entre 2004 et 2006. Les exportations subsahariennes ont progressé de 60% en deux ans, notamment grâce à la loi dite Agoa ( African Growth and Opportunity Act ) qui exonèrent des droits de douanes certains produites. Ces exportations sont cependant composées de 90% d'hydrocarbures. Je vous renvois ici au problème des exportations de matières premières évoqué par Paul Collier. ( Dutch Disease )

Cette visite est-elle donc une volonté de pacifier, de commercer ou de s'approvisionner ? Peut-être les trois. Mais nul doute que la lutte d'influence entre la Chine et les Etats-Unis ira en s'amplifiant. Espérons qu'elle serve plutôt qu'elle ne déserve le continent africain.

( source : http://www.jeuneafrique.com et http://www.liberation.fr )

jeudi 21 février 2008

Ping à la tête de l'UA

Le 1e février 2008 à Addis-Abeba se tenait l'élection du président de la commission de l'Union Africaine ( UA ). Les présidents ou représentants des différents pays africains se ont élu Jean Ping, vice premier ministre gabonais. Particularité ? Il parle français et chinois.



Cette élection ne se fit pas sans aucune difficulté. Kaddafi créa ainsi un incident diplomatique lorsque son candidat, qu'il avait imposé deux jours auparavant, fut éliminé d'office. Le " Guide " libyen sortit de la salle en criant à la trahision envers l'un des fondateurs de l'UA, voir même envers les arabes d'Afrique du Nord. Il menaça ainsi de se retirer de l'UA. Encore une "kaddafiade " qui vint entacher une entreprise qui se doit d'être tenue dans la plus grande démocratie pour que les intérêts africains communs soient entendus dans leur ensemble.

Cependant, le plus important de ce sommet fut bien l'élection de Jean Ping à la tête de l'UA. Mais qui est-il ? Vice-président du Gabon, chef de la diplomatie, de la coopération et de la francophonie, il possède cependant une particularité non-négligeable : il parle parfaitement le mandarin. Son père est en effet d'origine chinoise ( d'où la consonance de son nom). Pékin sera sans doute sensible à cette dimension. Ping parle néanmoins également le français et peut donc jouer sur les deux tableaux. Mais est-ce que cette nomination ne revêt-elle pas un choix stratégique ? Les investissements chinois n'auront sans aucun doute aucune objection là contre, bien au contraire, et nous non plus.

Agir en Afrique


Constater la situation en Afrique est une chose. Agir en est une autre. Beaucoup s'accordent pour dire que les plus grands changements devront venir de l'Afrique elle-même. La création de l'union africaine pourrait ainsi constituer un point de départ.



Voici à ce propos un article trouvé sur le blog de Jaques Pilet à ce propos.

" L’Afrique change plus qu’on ne l’imagine. En 2002 s’est créée l’Union africaine sur le modèle européen. Elle n’en est qu’aux premiers balbutiements. Mais c’est un espoir à prendre au sérieux. L’institution, basée à Addis Abeba... " Cliquer ici pour lire l'article.

mercredi 20 février 2008

The Bottom Billion


Paul Collier est professeur d'économie à l'université d'Oxford. Il est responsable du département d'étude d'économie africaine. Son dernier livre " The Bottom Billion " a fait grand bruit dans les sphères politiques.

"The best book on international affairs so far this year."--Nicholas D. Kristof, The New York Times

"One of the most important books on world poverty in a very long time."--Richard John Neuhaus, founder of First Things Magazine$

Le deuxième titre de ce livre est " Why the Poorest Countries are Failing and What Can Be Done About It ". Collier explique ainsi plusieurs traps dans lesquels les pays du " Milliard du bas " sont enlisés.

Premièrement, ces pays sont cantonnés dans des séries de guerres civiles. Il démontre ainsi statistiquement qu'un pays en période de guerre civile a plus de chance de connaitre un nouveau conflit dans les prochaines années. De plus, un pays en guerre affecte non seulement son économie mais également celles de ses voisins. En outre, une " économie de guerre " se développe dans les pays en conflit depuis longtemps. Les bénéficiaires de ces guerres ne connaissent ainsi que ce régime et ont tout intérêt à ce qu'il continue. Enfin, le taux de guerres civiles est proportionnel au revenu par habitant et à la croissance. Un faible revenu signifie pauvreté, et une faible croissance ( voir décroissance ) signifie aucun espoir. Ainsi, la pauvreté crée le conflit et le conflit crée la pauvreté !

Deuxièmement, il explique que les pays riches en matières premières ( pétrole, diamants, or, ... ) n'héritent pas forcément d'un cadeau. Tout d'abord, elles troublent l'ordre politique. En effet, les démocraties coutent cher à cause de la corruption et les matières premières sont une source de paiement non négligeables. Ou alors, en cas d'autocratie ou de guerre civile, le commerce des matières premières sert à payer les armées de rebelles. ( comme au Zaïre avec les diamants.) Pour que ces pays puissent bénéficier du commerce de matières premières, il eut fallu qu'ils possèdent des contraintes politiques, pour assurer la démocratie. Or, ces pays n'avaient pas de démocratie ( voir même aucune institution ) lors de la découverte de ces richesses.(A la différence de la Norvège par exemple)
Ensuite, même d'un point de vue économique, si un pays dépend grandement de ses matières premières, il péjore le reste de ses activités. Par un phénomène appelé " Dutch Disease ", l'exportation massive de matières premières rend moins profitable les activités de manufacture, alimentaires, etc... à l'intérieur du pays. Ainsi, un pays riche en matières premières risque de dépendre uniquement des exportations de matières premières et s'expose donc à la volatilité des prix, du pétrole notamment.

Troisièmement, certains pays souffrent de leur géographie. Prenez l'exemple du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de l'Ouganda, du Malawi,... Ils sont entourés par des pays qui ne sont pas forcément plus riches qu'eux. Ils les appellent les landlocked countries. Cependant, ils souffrent ainsi de leur isolement car ils ont moins accès aux voies de communications. De plus, de mauvais voisins impliquent de faibles échanges avec eux. Prenez l'exemple de la Suisse. Avec la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche, elle a suffisamment de débouchés pour ses exportations. Prenez l'Ouganda, avec le Zaire, la Tanzanie, le Kenya et le Rwanda, c'est tout de suite beaucoup plus difficile ! Néanmoins, bizarrement, les pays pauvres avec un mauvais voisinage dépendent encore plus de leur voisin ! Il chiffre à 0.4% de croissance nationale le bénéfice par rapport à 1% de croissance chez nos voisins ( en suisse par exemple ). Dans les landlocked countries, ce chiffre monte à 0.7%. Or, comme on connait la faible croissance des pays africains, on comprend qu'il est plus difficile de connaitre la croissance pour ces pays à mauvais voisinage !


Quatrièmement, il parle également de la mauvaise gouvernance. Certains pays refusent ainsi de prendre des mesures économiques simples pour plusieurs raisons. Tout d'abord, certains comme le président du Zimbabwe refusent les théories économiques dominantes sous prétexte qu'ils servent les intérêts occidentaux. Excusez du peu, son pays qui était le grenier à blé de l'Afrique voilà de nombreuses années connait aujourd'hui la pénurie alimentaire et une hyperinflation de 1000% (!) par année. Ensuite, d'autres comme le Nigéria ont effectivement appliqués des réformes imposées par le FMI ou la Banque Mondiale. Néanmoins, ces réformes ayant été appliquées en période de crise, malgré qu'elles l'aient amenuisée, elles sont devenues impopulaires et leur négation sert ainsi le populisme ! Enfin, troisièmement, on peut penser que la démocratie est le système " le moins pire " qui soit. Or en Afrique, globalement, la croissance est plus forte dans un pays autocrate et dictatorial que dans une démocratie. Pourquoi ? Car une nouvelle fois, acheter des voix ou faire campagne coute cher. De plus, les réformes sont souvent impopulaires et leur effet sont souvent inexistants à court terme et le populisme des mouvements autocrates et ainsi encouragé ! Certains pays sont ainsi dans une impasse politique.


Voilà en résumé le contenu de la première partie de ce livre. Certains pays semblent ainsi dans une impasse. Déprimant ? Non, l'espoir subsiste, mais comme Paul Collier l'explique plus tard dans son livre, encore faut-il prendre les bonnes mesures.

Point de départ

Coco se rendant au Niger à la mi-mars, nous nous sommes demandés un jour: " Pourquoi est-ce que cela ne fonctionne-t-il pas dans certains pays d'Afrique ?" Cette question a été suivie pour ma part de la lecture "The Bottom Billion" de Paul Collier, un livre fantastique. Nous avons décidé de marier ces deux expériences. Notre Blog était né.

Nous voulons ainsi, par des recherches, des commentaires de l'actualité, comprendre la situation en Afrique, et par extension au tiers-monde. En mariant l'expérience au Niger de Coco, son attrait pour le côté humain et mon attrait pour l'économie et la politique, nous essayerons de mettre en lumière la situation selon nos différents points de vue.

Ainsi, il faut bien l'avouer, la situation en Afrique constituera notre thème principal. Mais toutes les fenêtres restent ouvertes: Asie, Amérique, Océanie, Europe, Afrique, peu importe, seule la vérité compte !


Bonne lecture. Coco & Yao