dimanche 9 mars 2008

Sarkozy en Afrique


Nicolas Sarkozy l'avait annoncé, la France opère une rupture dans les relations franco-africaines. Après son discours catastrophique tenu à l'université de Dakar cet été, le président tente de redonner un second souffle à sa ligne diplomatique.

Mais qu'a-t-on reproché à Nicolas Sarkozy dans un premier temps ? Voici un extrait très controversé du discours disponible sur le site officiel de l'Elysée :
"Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. "
Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU chargé du racisme avait dénoncé le contenu du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet dernier, s'inscrivant dans "une dynamique de légitimation du racisme"

Nicolas Sarkozy est cependant récemment retourné en Afrique. Il a débuté sa tournée par le Tchad, afin de discuter avec Idriss Déb Itno sur le dénouement de la crise de ce pays puis s'est envolé vers l'Afrique du sud, afin de s'entretenir avec Nelson Mandela et d'y tenir une conférence. Que ressort de ces interventions ? Bien que désireux de faire oublié son discours de Dakar, il rappelle les souffrances subies par le peuple africain, et qu'il faut donner " un nouvel élan à une relation franco-africain décomplexée et pleine d'avenir." (Jeune Afrique). D'un point de vue plus pragmatique, il souhaite que l'intervention de forces armées se fassent de concert avec l'UE. De plus, il a clairement pris parti pour l'attribution d'un siège permanent d'un pays africain au conseil de sécurité de l'ONU, avançant même : " Il ne nous appartient pas de décider qui la représentera, mais je constate qu el'Afrique du Sud marche à l'avant garde. "


Toutes ces tentatives du président français sont elles simplement le fruit d'une culpabilité historique ? Peut-être. On se souvient néanmoins que Nicolas Sarkozy avait déjà accueilli Kadhafi, le président Libyen, au détriment de toute morale afin d'obtenir des contrats mirobolants. Dans une autre mesure, en Afrique du Sud, la société Alstom a remporté un contrat de 1,4 milliards € pour la construction d'une centrale de charbon, un projet d'éoliennes est lancé et les français promettent d'envoyer des experts pour aider l'Afrique du Sud à résoudre sa crise énergétique." Business is back ! ".

Au delà de la simple diplomatie française en Afrique, on peut se demander jusqu'à quel point l'Afrique est un champ de bataille " commercial ". On sait que la Chine investit à coup de milliards, au Soudan notamment. G.W.Bush vient lui de terminer sa tournée en Afrique, le pétrole et le commerce étant ses deux sujets de discussions privilégiés. La France chercherait-elle à rester dans la course ? Certainement, et apparemment les méthodes de Nicolas Sarkozy porteraient leurs fruits. Nul doute qu'avec l'émergence de la Chine et dans une moindre mesure de l'Inde, les matières premières africaines seront le sujet de toutes les convoitises.

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