mercredi 20 février 2008

The Bottom Billion


Paul Collier est professeur d'économie à l'université d'Oxford. Il est responsable du département d'étude d'économie africaine. Son dernier livre " The Bottom Billion " a fait grand bruit dans les sphères politiques.

"The best book on international affairs so far this year."--Nicholas D. Kristof, The New York Times

"One of the most important books on world poverty in a very long time."--Richard John Neuhaus, founder of First Things Magazine$

Le deuxième titre de ce livre est " Why the Poorest Countries are Failing and What Can Be Done About It ". Collier explique ainsi plusieurs traps dans lesquels les pays du " Milliard du bas " sont enlisés.

Premièrement, ces pays sont cantonnés dans des séries de guerres civiles. Il démontre ainsi statistiquement qu'un pays en période de guerre civile a plus de chance de connaitre un nouveau conflit dans les prochaines années. De plus, un pays en guerre affecte non seulement son économie mais également celles de ses voisins. En outre, une " économie de guerre " se développe dans les pays en conflit depuis longtemps. Les bénéficiaires de ces guerres ne connaissent ainsi que ce régime et ont tout intérêt à ce qu'il continue. Enfin, le taux de guerres civiles est proportionnel au revenu par habitant et à la croissance. Un faible revenu signifie pauvreté, et une faible croissance ( voir décroissance ) signifie aucun espoir. Ainsi, la pauvreté crée le conflit et le conflit crée la pauvreté !

Deuxièmement, il explique que les pays riches en matières premières ( pétrole, diamants, or, ... ) n'héritent pas forcément d'un cadeau. Tout d'abord, elles troublent l'ordre politique. En effet, les démocraties coutent cher à cause de la corruption et les matières premières sont une source de paiement non négligeables. Ou alors, en cas d'autocratie ou de guerre civile, le commerce des matières premières sert à payer les armées de rebelles. ( comme au Zaïre avec les diamants.) Pour que ces pays puissent bénéficier du commerce de matières premières, il eut fallu qu'ils possèdent des contraintes politiques, pour assurer la démocratie. Or, ces pays n'avaient pas de démocratie ( voir même aucune institution ) lors de la découverte de ces richesses.(A la différence de la Norvège par exemple)
Ensuite, même d'un point de vue économique, si un pays dépend grandement de ses matières premières, il péjore le reste de ses activités. Par un phénomène appelé " Dutch Disease ", l'exportation massive de matières premières rend moins profitable les activités de manufacture, alimentaires, etc... à l'intérieur du pays. Ainsi, un pays riche en matières premières risque de dépendre uniquement des exportations de matières premières et s'expose donc à la volatilité des prix, du pétrole notamment.

Troisièmement, certains pays souffrent de leur géographie. Prenez l'exemple du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de l'Ouganda, du Malawi,... Ils sont entourés par des pays qui ne sont pas forcément plus riches qu'eux. Ils les appellent les landlocked countries. Cependant, ils souffrent ainsi de leur isolement car ils ont moins accès aux voies de communications. De plus, de mauvais voisins impliquent de faibles échanges avec eux. Prenez l'exemple de la Suisse. Avec la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche, elle a suffisamment de débouchés pour ses exportations. Prenez l'Ouganda, avec le Zaire, la Tanzanie, le Kenya et le Rwanda, c'est tout de suite beaucoup plus difficile ! Néanmoins, bizarrement, les pays pauvres avec un mauvais voisinage dépendent encore plus de leur voisin ! Il chiffre à 0.4% de croissance nationale le bénéfice par rapport à 1% de croissance chez nos voisins ( en suisse par exemple ). Dans les landlocked countries, ce chiffre monte à 0.7%. Or, comme on connait la faible croissance des pays africains, on comprend qu'il est plus difficile de connaitre la croissance pour ces pays à mauvais voisinage !


Quatrièmement, il parle également de la mauvaise gouvernance. Certains pays refusent ainsi de prendre des mesures économiques simples pour plusieurs raisons. Tout d'abord, certains comme le président du Zimbabwe refusent les théories économiques dominantes sous prétexte qu'ils servent les intérêts occidentaux. Excusez du peu, son pays qui était le grenier à blé de l'Afrique voilà de nombreuses années connait aujourd'hui la pénurie alimentaire et une hyperinflation de 1000% (!) par année. Ensuite, d'autres comme le Nigéria ont effectivement appliqués des réformes imposées par le FMI ou la Banque Mondiale. Néanmoins, ces réformes ayant été appliquées en période de crise, malgré qu'elles l'aient amenuisée, elles sont devenues impopulaires et leur négation sert ainsi le populisme ! Enfin, troisièmement, on peut penser que la démocratie est le système " le moins pire " qui soit. Or en Afrique, globalement, la croissance est plus forte dans un pays autocrate et dictatorial que dans une démocratie. Pourquoi ? Car une nouvelle fois, acheter des voix ou faire campagne coute cher. De plus, les réformes sont souvent impopulaires et leur effet sont souvent inexistants à court terme et le populisme des mouvements autocrates et ainsi encouragé ! Certains pays sont ainsi dans une impasse politique.


Voilà en résumé le contenu de la première partie de ce livre. Certains pays semblent ainsi dans une impasse. Déprimant ? Non, l'espoir subsiste, mais comme Paul Collier l'explique plus tard dans son livre, encore faut-il prendre les bonnes mesures.

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